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Le compostage des effluents d’élevage
Le fumier est de la matière organique fibreuse composée d’un mélange de déjections animales et de litière (paille le plus souvent). Il est stocké en tas ou dans la stabulation en litière accumulée. Le lisier quant à lui est une matière liquide composée d’un mélange d’urines et d’excréments d’animaux. Il peut parfois contenir jusqu’à 10 % de résidus de litières (paille…) et il est stocké en fosse.
Le compostage du fumier est le processus de transformation du fumier en matière plus saine, plus dense, plus concentrée en unités fertilisantes, plus friable et plus facile à épandre (par processus de fermentation utilisant l’oxygène). Ce processus est aérobie, et exothermique. Il s’agit de la digestion du fumier par des micro-organismes. La matière organique fraiche (fumier ou lisier) est une source d’éléments fertilisants importante. L’inconvénient est qu’elle asphyxie et acidifie les sols. De plus, le phénomène de compostage, inévitable pour les effluents d’élevage, consomme de l’azote. Si l’effluent est épandu frais, le compostage consommera de l’azote au dépend de la culture.
Un compostage incomplet entraîne une mauvaise minéralisation, une digestion organique lente, une putréfaction au cœur du tas, une reprise et un épandage difficile (mauvais émiettage, non homogène), et enfin une mauvaise hygiénisation (graines, pathogènes). La composition en éléments fertilisants est également dégradée par l’écoulement des jus (K, N, Na) et le dégagement d’ammoniac (fortes odeurs et donc stress et baisse de production, et pertes de N, S). Dans le cas des lisiers, on peut également avoir la formation d’une croûte en surface.
Le compostage du fumier se compose de plusieurs phases : mésophile, thermophile, puis une phase de ralentissement. La température monte jusqu’à 70 voire 80°C au cœur du tas et permet une hygiénisation du fumier : bon nombre de graines adventices et germes pathogènes sont détruits. Le processus consomme de l’oxygène et dégage du CO2. On observe une perte du volume total d’environ 2/3, et les unités fertilisantes sont donc concentrées. L’azote est intégré à la matière organique et est donc en partie protégé du lessivage et de la volatilisation.
Au niveau du sol, le compostage permet une amélioration de la structure du sol, de la vie microbienne, de la prospection racinaire et de la rétention en eau. On a donc un sol en meilleure santé. Le stockage et la diffusion dans le temps de l’azote sont optimisés, et enfin la flore (légumineuse) est nettement améliorée, ainsi que l’appétence des prairies et donc la production.
La matière organique est détoxifiée et stabilisée pour une utilisation optimale de ses unités fertilisantes.
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