L’ordre de tuer un associé par El Chapo pour un refus de poignée de main

Par Michelle Kirauac le 23 juillet 2024
tuer associé el chapo

Le narcotrafiquant mexicain Joaquín « El Chapo » Guzmán Loera a marqué l’histoire criminelle avec ses actions brutales et sans compromis. Un épisode en particulier illustre bien la rigueur avec laquelle il dirigeait le Cartel de Sinaloa: l’ordre de tuer un associé pour un simple refus de poignée de main. Ce geste, anodin en apparence, a conduit à un acte de violence qui montre l’importance des codes d’honneur dans le monde des cartels.

Le Cartel de Sinaloa : Un empire de la drogue

Le Cartel de Sinaloa, fondé au début des années 1980, est l’un des plus puissants et influents du Mexique. Dirigé par le redoutable Joaquín « El Chapo » Guzmán, ce cartel a su imposer sa loi dans le domaine du trafic de drogues à travers le monde entier. C’est un empire construit sur la violence, la corruption et une organisation rigoureuse.

L’ascension d’El Chapo n’est pas un conte de fées, mais plutôt une série d’événements sanglants et de stratégies implacables. Né dans l’État de Sinaloa, Guzmán Loera a gravi les échelons du crime organisé, utilisant une combinaison de charisme et de terreur. Son surnom, « El Chapo », qui signifie « le petit » en espagnol, contraste avec son immense influence et sa stature dans le monde du narcotrafic.

Le Cartel de Sinaloa contrôle une grande partie des routes de la drogue qui traversent l’Amérique centrale pour atteindre les États-Unis, principal marché de la cocaïne et d’autres stupéfiants. Les méthodes employées par le cartel sont variées et sophistiquées, allant des tunnels souterrains aux sous-marins artisanaux, en passant par des avions et autres moyens de transport novateurs.

El Chapo a su s’entourer de lieutenants fidèles et d’associés influents, comme Ismael « El Mayo » Zambada et Ovidio Guzmán, son propre fils. Cependant, il n’a jamais toléré la moindre insubordination, comme en témoigne l’épisode tragique du refus de poignée de main.

Le code d’honneur du Cartel

Dans le monde des cartels, les alliances et les loyautés sont souvent scellées par des gestes symboliques. Un refus de faire la paix ou de montrer du respect peut être perçu comme une insulte grave. Dans ce contexte, les codes d’honneur prennent une importance capitale. Ils ne sont pas seulement des règles écrites, mais des comportements attendus que tout membre doit respecter sous peine de sévères représailles.

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Le Cartel de Sinaloa fonctionne selon des codes d’honneur stricts. Un exemple notable est l’affaire impliquant El Chapo et l’un de ses associés. Lors d’une rencontre de routine, cet associé a refusé de serrer la main d’El Chapo, ce qui a été interprété comme un grave affront. Dans ce monde impitoyable, une telle offense ne pouvait pas rester impunie.

El Chapo, connu pour son tempérament explosif et sa main de fer, n’a pas toléré ce manque de respect. Il a immédiatement ordonné l’exécution de l’homme, démontrant ainsi à ses subordonnés la gravité de l’insulte et l’importance du respect des codes d’honneur.

Ce genre de réaction souligne la brutalité et l’intransigeance au sein du Cartel de Sinaloa. Les règles ne sont pas discutables, et toute déviation est sévèrement punie. Les autorités mexicaines, bien que souvent corrompues ou intimidées par les cartels, ont tenté de comprendre et de démanteler ces codes pour mieux lutter contre ces organisations, mais avec des résultats mitigés.

refus de poignée de main

L’arrestation et l’extradition d’El Chapo

L’arrestation puis l’extradition de Joaquín Guzmán Loera vers les États-Unis sont des événements majeurs dans l’histoire du narcotrafic. El Chapo, après plusieurs évasions spectaculaires des prisons mexicaines, a finalement été capturé en janvier 2016 à Culiacán, capitale de l’État de Sinaloa. Cette arrestation a été possible grâce à une opération conjointe entre les forces spéciales mexicaines et les agences américaines de lutte contre la drogue.

En 2017, Guzmán Loera a été extradé vers les États-Unis où il a fait face à un procès très médiatisé à New York. Lors de son procès, de nombreux détails sordides de ses activités criminelles ont été dévoilés. Il a été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation, y compris trafic de drogue, blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle. En juillet 2019, il a été condamné à la réclusion à perpétuité plus 30 ans, et il purge actuellement sa peine dans une prison de haute sécurité, ADX Florence, souvent surnommée l’Alcatraz des Rocheuses.

L’arrestation de El Chapo a eu des répercussions considérables sur le Cartel de Sinaloa, mais elle n’a pas mis fin à ses activités. Le cartel continue d’opérer, désormais dirigé par d’autres membres de la famille Guzmán, comme Ovidio Guzmán, et des lieutenants de confiance. Les autorités mexicaines et américaines poursuivent leurs efforts pour démanteler cette organisation tentaculaire, mais la tâche reste ardue.

Les conséquences d’un geste

L’épisode du refus de poignée de main révèle bien plus qu’un simple caprice de chef. Il met en lumière les dynamiques internes et les codes d’honneur qui régissent les relations au sein du Cartel de Sinaloa. Un geste aussi banal qu’une poignée de main peut avoir des répercussions fatales dans ce monde où la perception de respect et de loyauté est strictement codifiée.

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Ce genre d’incident a également des implications sur la manière dont les autorités mexicaines et internationales abordent la lutte contre les cartels. Comprendre les dynamiques internes et les motivations derrière les actions des chefs de cartels peut être crucial pour élaborer des stratégies efficaces.

L’ordre donné par El Chapo de tuer un associé pour un refus de poignée de main montre à quel point les codes d’honneur peuvent être stricts et intransigeants. Cela souligne aussi la brutalité avec laquelle les dissensions internes sont traitées. Les conséquences de ce geste résonnent encore aujourd’hui, illustrant la complexité et la dangerosité du monde du narcotrafic.

Vers un monde sans El Chapo ?

Avec El Chapo Guzmán derrière les barreaux, on pourrait penser que la lutte contre le narcotrafic en Mexique est en passe d’être gagnée. Cependant, la réalité est bien plus complexe. Le Cartel de Sinaloa reste une force dominante, et d’autres cartels, tels que le Cartel de Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), émergent et rivalisent pour le contrôle des routes de la drogue.

La capture de Joaquín Guzmán a eu un impact significatif, mais elle n’a pas éradiqué le problème de la drogue. Le narcotrafic est profondément enraciné dans les structures sociales et économiques du Mexique et au-delà. Les stratégies de lutte contre les cartels doivent donc évoluer et s’adapter en permanence.

La contribution d’El Chapo à l’histoire des cartels restera dans les mémoires, non seulement pour ses crimes, mais aussi pour les leçons qu’elle offre sur la nature du pouvoir, du contrôle et de la terreur. La saga de Guzmán Loera est un épisode sombre mais instructif de l’histoire moderne du Mexique.

En somme, l’ordre donné par El Chapo de tuer un associé pour un refus de poignée de main est le reflet d’un monde régi par des codes d’honneur implacables et d’une brutalité sans pareille. Cette anecdote, bien que choquante, illustre parfaitement les dynamiques internes du Cartel de Sinaloa et la manière dont les chefs de cartels imposent leur autorité.

Aujourd’hui encore, alors que Joaquín Guzmán Loera croupit dans une prison de haute sécurité, les leçons tirées de son règne continuent de fasciner et d’alarmer à la fois le grand public et les experts en criminologie. Le monde du narcotrafic reste complexe et changeant, et chaque geste, aussi insignifiant soit-il, peut avoir des conséquences fatales dans cet univers impitoyable.

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